Résilience
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DIGUE KNOKKE-HEIST
15/06 - 15/08/2021 |
La 28me édition de Sculpture Link, installée du 15 juin au 15 août entre Heist-Ouest et Le Zoute et qui attire chaque année nombre de visiteurs enthousiastes en est une de tension corporelle, de rythmique monumentale et d’une élévation intense au figuré et au propre créées par le sculpteur français Nicolas Lavarenne.
Il est né en 1953 à ChamaIières, Puy de Dôme et a grandi dans une famille où les arts plastiques jouaient un rôle des plus importants. Ses parents étaient tous les deux professeur de dessin et son père était un peintre de qualité internationalement apprécié maintes fois visité par des collègues. |
Initialement, il faisait preuve d’un large intérêt efficace pour la technique et des structures; il a échoué ensuite dans une menuiserie pour y faire ses premiers pas dans la sculpture ornementale des cadres de tableaux, puis des meubles pour sculpter quelque cinq ans plus tard des figures en bois plutôt traditionnelles et quelque peu tourmentées. Finalement, après une brève expérience avec du polystyrène, il a trouvé en 1990 sa véritable vocation dans le modelage et la fonte en bronze de figures humaines, principalement masculines. Sa dernière sculpture en bois intitulée ‘L’enragé’ représente un personnage emprisonné dans une structure en tétraèdre. Cette œuvre forme la base de ses figures ultérieures où des échasses, de longues tiges et des éléments tripodes jouent un rôle important et constituent en fait l’essence formelle et originale de ses sculptures
1990 est une année importante pour l’artiste. Il entre en contact, de manière plutôt fortuite, avec un fondeur de bronze qui lui enseigne le charme et la sensibilité du bronze. Il visite Carrara et Santa Pietra et travaille avec quelques artistes connus chez Arman dont il est l’assistant pendant quelque temps. En 1991 apparaît ‘Le Guetteur’, un personnage juché sur son tripode et qui scrute l’avenir. Quelques amis artistes le comblent de bons conseils et des ficelles du métier. La vente de petits ‘échassiers’ lui permet d’acheter et de fondre du bronze. L’année après, il modèle un grand ‘Guetteur’ haut de 4,50 mètres qui a l’air gigantesque dans son atelier, mais une fois monté dans les jardins jouxtant le casino de Beaulieu dans le cadre du Festival des Arts de Beaulieu–sur-Mer, la sculpture paraît moins grande et il court à son atelier fabriquer des rallonges qui la haussent à six mètres. Rallonger la donnée de base devient une constante qui se manifeste de plusieurs manières dans son oeuvre.
En 1993 un couple d’Anglais achète le grand Guetteur et peu après encore trois grandes sculptures. L’Angleterre lui est manifestement bien favorable. Maintenant il est artiste à temps complet, ce qui ne signifie pas qu’il a la vie facile. En 1994, le couple commande une autre œuvre monumentale en bronze qu’il avait modelée en plâtre. Sa première grande exposition personnelle à l’étranger a lieu à Genève. La ville de Menton organise en 1995 au Palais de l’Europe une rétrospective sur dix années de ses recherches et acquiert un grand Guetteur. Des expositions importantes se succèdent à Saint-Paul-de-Vence, au Danemark, à Paris, à Antibes, à Beyrouth, en Grande-Bretagne et au château de La Napoule. En 2006 a lieu sa première exposition à Bruxelles, dans la Rollebeek Gallery, près du Grand Sablon. Huit grandes pièces sur l’eau à Ornans sont installées devant le musée Courbet à la demande des organisateurs d’Ornans Art. En 2012, la ville d’Aix-en-Provence commande une exposition urbaine de 22 de ses pièces monumentales. En 2020 arrive le grand silence du confinement. L’artiste vit retiré dans son atelier et murmure : ‘J’ai savouré ce moment.’.
En ce moment, ses œuvres trônent à Knokke. Elles incarnent une joie de vivre passionnante, une tentative toujours répétée de s’élever, de monter plus haut dans ce qui peut être considéré comme un hommage éblouissant au corps humain, à la beauté formelle, à une aspiration consciente et fervente en ces temps de pandémie et comme un symbole du ressort et du dynamisme des nombreux qui ne veulent pas abandonner.
En ce moment, ses œuvres trônent à Knokke. Elles incarnent une joie de vivre passionnante, une tentative toujours répétée de s’élever, de monter plus haut dans ce qui peut être considéré comme un hommage éblouissant au corps humain, à la beauté formelle, à une aspiration consciente et fervente en ces temps de pandémie et comme un symbole du ressort et du dynamisme des nombreux qui ne veulent pas abandonner.
La figure humaine occupe une place importante dans l’œuvre de l’artiste, mais alors d’une manière toute particulière. On y évoque bien souvent ses échassiers, ses tripodes et de longues tiges métalliques lorsqu’on veut situer ou circonscrire ses figures. Cela est, nous paraît-il, le plus souvent le cas, du moins en ce qui concerne une référence à ses échassiers, pour ses premiers bronzes, où les jambes des personnages sont rallongées de telle manière qu’on a l’impression que des rayons ou des tiges métalliques semblent sortir des pieds jusqu’à toucher le sol, comme c’est d’ailleurs le cas chez de vrais échassiers. Peu à peu, au cours des années, les corps de ses personnages sont saisis, entourés et encerclés par de longs bâtons métalliques qui accompagnent les personnages et les hissent en haut, les élèvent. Ainsi, ses figures ressemblent en quelque sorte à des araignées qui se reposent, largement étendues dans leur toile, dans ce sens que la toile s’avère être une cage éthérée, une structure de barres empoignées par des figures qui planent tout en créant une image d’aliénation.
Le corps que Lavarenne modèle est un nœud frappant, méticuleusement et explicitement élaboré, d’esthétique et de tensions plastiques, un monument d’élégance sublimé par des signifiants, un exemple d’originalité formelle où vivent les contrastes tel l’aspect statique de la structure qui entoure le corps souple, élégant et éloquent, qui le soulève et semble le protéger. Ses corps réalistes influencent et inspirent en quelque sorte leur entourage direct et sont un amalgame de rythmique, d’expressivité, d’émotion, d’évasion et d’extase corporelle.
Celui qui est confronté à ses sculptures ne s’étonnera pas que l’artiste ait réussi à élaborer une carrière internationale enviable et soit présent dans des collections internationales importantes dans le monde entier. |
La promenade à pied ou à vélo se situe sur la digue depuis Le Zoute en direction de Heist-Ouest (ou vice-versa) en passant le Grand Casino.
Tous ceux qui ont regardé et admiré les corps magnifiquement modelés dans leur réseau d’échasses, de barres et de tiges de Nicolas Lavarenne dans le cadre de Sculpture Link 2021 seront ravis d’apprendre que des œuvres plus petites et particulièrement attrayantes de Lavarenne seront exposées dans le stand de la galerie Ysebaert ,qui représente l’artiste, pendant la Knokke Art Fair qui a lieu au Grand Casino de Knokke du 7 au 15 août inclus. A côté de chaque sculpture, sur la pancarte, vous pouvez retrouver plus d'informations. Vous pouvez également trouver le dépliant dans l'Office de Tourisme. Sculpture Link est organisé et soutenu depuis 28 ans par Art Promotion, tuteleers.com. |